Thérapie cellulaire : la recherche avance à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Photo du flux sanguin

L’immunothérapie consiste à utiliser le système immunitaire du patient pour détruire spécifiquement les cellules tumorales.

Une équipe du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont a mené une étude qui pourrait améliorer l’efficacité des traitements d’immunothérapie du cancer. Explication.

Immunothérapie, médecine de demain

L’immunothérapie consiste à utiliser le système immunitaire du patient pour détruire spécifiquement les cellules tumorales. Jusqu’à présent, elle a permis d’augmenter le taux de survie des patients atteints de cancers et la guérison de patients se trouvant à un stade avancé de cancer ou pour lesquels les thérapies traditionnelles ont échoué.

Cette thérapie est porteuse d’avenir et préfigure la médecine de demain. Elle sauve déjà des vies aujourd’hui, mais des progrès restent à faire pour aller encore plus loin.

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Des obstacles demeurent

Malheureusement, plusieurs obstacles peuvent entraver l’efficacité de l’immunothérapie. Ainsi, les mécanismes de tolérance des lymphocytes T, qui produisent un état de non-réponse immunitaire à un antigène, freinent l’efficacité de cette thérapie.

Lymphocytes T, piliers du système immunitaire

Les lymphocytes T, plus communément appelés globules blancs, sont une composante importante de notre système immunitaire. Ils protègent l’organisme contre les infections et contribuent au contrôle du cancer en éliminant les cellules infectées, anormales ou étrangères.

Éduquer les lymphocytes T

Afin d’effectuer leurs tâches adéquatement, les lymphocytes T doivent être éduqués durant leur développement, afin d’apprendre à tolérer, c’est-à-dire ne pas tuer, les cellules saines de notre corps.

L’importance de séparer le bon grain de l’ivraie

Ainsi, lorsque ce processus de tolérance ne fonctionne pas adéquatement, des maladies auto-immunes peuvent survenir : notre système immunitaire attaque nos propres cellules. En contrepartie, comme les cellules cancéreuses sont initialement des cellules saines devenues des cellules malignes, il peut parfois être difficile pour les lymphocytes T de savoir s’ils doivent éliminer ou non ces cellules.

Mais la recherche avance…

Des chercheurs du Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont (CR-HMR) sont parvenus à mieux comprendre la complexité de l’environnement dans lequel se développent les lymphocytes T, ainsi que leurs mécanismes de tolérance, qui peuvent être un obstacle à l’immunothérapie du cancer.

Nous voulons comprendre ce qui empêche les lymphocytes T d’éliminer les cellules cancéreuses. En comprenant ce qui les empêche de jouer leur rôle d’agent protecteur, nous pouvons ensuite essayer de contrecarrer cette absence de réaction.Dre Marie-Ève Lebel, associée de recherche, au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont

Les recherches de la Dre Marie-Ève Lebel améliorent la compréhension de l’établissement de ces mécanismes de tolérance des lymphocytes T lors de leur développement. Elles permettent de voir si et comment ces différents mécanismes sont un obstacle ou non à l’élimination de cellules cancéreuses.

Cela permet aux chercheurs de savoir sur quels mécanismes de tolérance des lymphocytes T il faut agir pour améliorer l’efficacité de l’immunothérapie.

Cette découverte est une percée scientifique percutante, car ces résultats vont nous aider à identifier des cibles et des approches nouvelles pour augmenter l’activité anticancer des cellules T afin d’améliorer la survie de nos patients.Dr Denis Claude Roy, directeur de l’Institut d’hémato-oncologie et de thérapie cellulaire

À propos de Marie-Ève Lebel

Photo de Dre Marie-Ève Lebel, associée de recherche, au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-RosemontMarie-Ève Lebel travaille au sein du laboratoire de la Dre Heather Melichar, chercheure au Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et professeure agrégée au Département de médecine de l’Université de Montréal.

Effectués en collaboration avec l’Institut Lady Davis de l’Université McGill et l’Université de Harvard, ses travaux permettront de perfectionner l’efficacité des thérapies cellulaires.

Publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications, l’étude était dirigée par la Dre Marie-Ève Lebel, associée de recherche, Centre de recherche de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont.

À propos de l’Institut d’hémato-oncologie et thérapie cellulaire

La désignation d’Institut d’hémato-oncologie et thérapie cellulaire est accordée à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont pour son expertise de pointe et son leadership. L’IHOTC permet d’optimiser le développement et la consolidation de la thérapie cellulaire, dont la thérapie immunocellulaire.

Il contribue également à soutenir le développement de cette expertise reconnue, tant au Canada qu’à l’international, pour les soins spécialisés aux patients, l’enseignement supérieur, la recherche clinique, la recherche fondamentale et l’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé.

˃ Lisez Differential expression of tissue-restricted antigens among mTEC is associated with distinct autoreactive T cell fates, Nature Communications, 14 juillet 2020

˃ Lisez L’immunothérapie pour déjouer le cancer, Radio-Canada, 20 janvier 2017

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