Pandémie : être infirmière aux soins intensifs, la novice

Photo de Mélissa Ethier, infirmière clinicienne à la clinique externe de greffe rénale, et aux soins intensifs

Mélissa est depuis retournée à la clinique externe de greffe rénale

Pour former leurs infirmières en un temps record, pandémie oblige, les soins intensifs de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont ont créé des triades : une infirmière expérimentée encadre deux « novices ». Novice aux soins intensifs, Mélissa témoigne.

Le contexte : une pandémie mondiale

En temps normal, pour être opérationnelle aux soins intensifs (SI), une infirmière suit, à son arrivée, une formation qui dure 40 jours. Pour la pandémie, le département a mis en place, cas de force majeure oblige, une solution originale qui a réduit ce temps à 4 jours.

Mélissa Ethier, infirmière clinicienne à la clinique externe de greffe rénale, et aux soins intensifs l’espace d’une pandémie, nous raconte comment elle a vécu cette période.

Être solidaire de la grande famille de l’HMR

Lorsque les soins intensifs ont demandé des renforts pour pallier le manque de personnel soignant, j’ai aussitôt répondu à leur appel. Le nombre de lits occupés ne cessait d’augmenter durant le pic de la première et, espérons, unique, vague.

Une formation raccourcie pour être opérationnelle rapidement

J’ai eu droit à une formation mi-théorique, mi-pratique de trois heures au lieu de l’habituelle formation de deux mois. Le procédé était simple : une infirmière leader (une infirmière expérimentée des soins intensifs) encadrait deux novices qui s’occupaient chacune d‘un ou deux patients.

La tentation de l’abandon

Était-ce stressant d’être aux soins intensifs, avec la COVID, dans un environnement que je ne connaissais pas, avec de nouveaux collègues et chefs? Oui, un peu, je dois l’avouer. J’ai vu des « nouvelles » ne rester que quelques jours, voire quelques heures, puis demander leur transfert.

Pour ma part, j’ai trouvé ça hyper stimulant, cet apprentissage condensé et accéléré de situations complexes, de nouvelles techniques, que nous ne voyons pas ailleurs.

Le premier jour de ta nouvelle vie d’infirmière

Les premières journées sur le département furent relativement chaotiques; nous étions en orientation et stressées, mais nous pouvions ressentir que les leaders l’étaient aussi. Ils avaient une énorme pression sur les épaules. Devoir travailler avec :

  • Des inconnues dont ils ne connaissent ni l’expérience ni les habiletés;
  • De nouvelles consignes d’équipements de protection individuelle (ÉPI) qui changent souvent;
  • Une organisation du travail et de l’espace totalement chamboulée.
Nous sentions la nervosité dans l’air. C’est bruyant et nous sommes toutes vidées à la fin de notre quart, mais en fin de compte, nous avons relevé nos manches, appris à nous connaître, travaillé en équipe. Nous nous sommes adaptées aux changements. Mélissa Ethier

Des leaders omniprésents

Les leaders étaient toujours présentes pour répondre à nos questions, nous offrir de l’aide et nous soutenir.

À aucun moment, je ne me suis sentie laissée à moi-même. Je n’ai que de bons mots à leur offrir et un énorme merci de nous avoir accueillies et, pour ma part, de m’avoir permis de vivre cette expérience enrichissante malgré les circonstances. Mélissa Ethier
Photo de Paméla Fernandez-Plante, infirmière leader, et Mélissa Ethier, infirmière novice

Paméla Fernandez-Plante, infirmière leader, et Mélissa Ethier, infirmière novice, ont travaillé ensemble aux soins intensifs

Je crois que l’on pourrait dire que, même avec une formation accélérée de 3 h, si nous sommes mises dans un environnement favorable avec des leaders forts, que l’on travaille en équipe, que chacun est à l’écoute des besoins des autres et que l’on a une gestion efficace des effectifs, alors des novices peuvent parvenir à donner un coup de main et se sentir utiles.

Sans votre appui, l’HMR et ses équipes n’auraient pas été prêtes à affronter cette pandémie. Sans votre générosité, le personnel de l’unité des soins intensifs n’aurait pas eu à sa disposition les équipements, ni accès à la formation requise pour s’adapter à la situation en temps voulu.

Votre solidarité a fait la différence par le passé, c’est elle qui fait la différence aujourd’hui face à la pandémie, et c’est elle qui fera la différence encore demain.

Je donne au Fonds Tous solidaires de l’HMR.

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