VIDÉO | Naître prématuré : un défi pour la vie
12 novembre 2021
Isabelle Milette, infirmière praticienne spécialisée en néonatalogie et spécialiste en soins du développement, nous parle des défis auxquels sont confrontés les prématurés, leurs parents et les équipes de l’HMR.
Combien de prématurés naissent à l’HMR?
Isabelle Milette : L’Unité de néonatalogie de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont accueille entre 500 et 550 prématurés chaque année. De ce chiffre, la moitié y naissent. Les autres arrivent d’autres établissements, car l’HMR est l’un des rares établissements capables de les accueillir.
Qu’entend-on par « prématurés »?
I. M. : Alors qu’une grosse « normale » dure 40 semaines, on considère comme prématuré un nouveau-né de moins de 37 semaines gestationnelles.
Combien de temps reste un prématuré en néonatalogie?
I. M. : Normalement, jusqu’à la date prévue d’accouchement, donc au terme de 40 semaines. Cela varie selon l’âge gestationnel et le poids à la naissance. Plus le bébé est petit, plus l’hospitalisation est longue. Certains très grands prématurés peuvent rester hospitalisés deux ou trois mois.
Quels sont les principaux obstacles au développement des prématurés?
I. M. : On peut en citer trois : la prématurité, les maladies qui surviennent pendant l’hospitalisation, l’environnement.
La prématurité
- Les organes, tous les organes, et notamment le cerveau qui commande poumons et cœur, mais aussi les systèmes du prématuré sont immatures.
- Plus le nouveau-né est prématuré, plus il risque de développer des problèmes neurologiques et d’acquisition des apprentissages, notamment scolaires, mais aussi dans la vie de tous les jours à long terme.
Les maladies pendant hospitalisation
Il en existe au moins six qui se rencontrent quasiment exclusivement chez le prématuré : problèmes respiratoire, cérébral, cardiaque, infections diverses, notamment intestinales. Chaque problème peut être accompagné de complications médicale et développementale à long terme.
L’environnement dans lequel les prématurés évoluent
L’Unité de soins intensifs néonatals utilise une médecine intensive, qui requiert une technologie de pointe. Cette dernière est indispensable à la survie des nouveau-nés à terme, malades ou des prématurés. Sans elle, ils ne survivraient pas.
Dans ce contexte, le nouveau-né est soumis à un environnement auquel il n’est pas prêt à faire face et qui peut devenir toxique. En effet, un prématuré, qui normalement serait au calme, protégé, dans le ventre de sa maman, se retrouve surstimulé par le bruit, la lumière, les manipulations physiques, voire certaines procédures douloureuses.
Ces surstimulations sont inappropriées à son stade de développement et génèrent du stress. Plus, il y a de stress, plus les risques de complications à long terme, surtout sur le plan neurodéveloppemental, mais aussi sur le plan de l’attachement, sont grands
* La signification de l’acronyme NIDCAP en anglais est : Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program ou Programme néonatal individualisé d’Évaluation et de Soins de Développement en français.